Cela fait plus de sept mois que les premiers glands tombaient sur les prairies des Lutins.
Cela fait donc plus de sept mois que toute la troupe s'adonne à leur consommation plusieurs fois par jour selon ses besoins.
Ces derniers jours encore, il faut voir les Ouessant museau au sol comme ils manieraient un détecteur. Chaque mètre carré a été visité des centaines de fois ces derniers mois, mais la disparition des feuilles mortes à présent permet des trouvailles savoureuses qui croquent sous la dent, les moins bonnes graines délaissées par le passé devenant en fin d'hiver une gourmandise faute de mieux.
Et puis certains moutons n'hésitent pas à gratter le sol de la patte avant pour extirper les glands piétinés et enfouis sous la surface.
Ainsi, depuis début janvier, le troupeau ne nécessite pas d'un gros apport en céréales en complémentation hivernale. Il n'en manifeste pas trop le besoin d'ailleurs, ne réclamant même pas la ration quotidienne d'orge et d'avoine à parts égales. Les cent grammes par tête de ce mélange sont même un peu gaspillés puisque tout ne finit pas dans les panses. Mais ce n'est pas perdu pour tout le monde, les passereaux et les pigeons domestiques de la maison attendent chaque matin que les mangeoires soient quittées pour faire festin à leur tour.
La quantité de glands de l'année passée a donc limité fortement la consommation des céréales chez les Lutins, ce qui n'est pas mal pour le porte monnaie du berger.
Quant aux châtaignes, elles ont subi le même sort et il n'en reste plus une seule depuis belle lurette.
Que sera la fructification des chênes et des châtaigniers cet été? L'avenir dira. En attendant, par précaution, mieux vaut prévoir dans le budget la colonne céréales pour l'hiver prochain...