...y songer. Le vermifuge d'automne.
Rustique, mais mouton avant tout, le Ouessant de type ancien peut être infesté par de multiples parasites externes et internes qui, si on ne fait rien, risquent d'amoindrir l'animal voire l'amener à la mort selon les cas, mais également de transmettre les problèmes au reste du troupeau et aux descendances futures par contamination directe de contact (pour les externes) ou indirecte par infestation des prairies (pour les internes et certains externes).
Il y a quelques années, en m'installant sur ma nouvelle région, j'ai voulu savoir quels problèmes parasitaires y existaient. En effet, les quatre coins de la France ne sont pas confrontés forcément aux mêmes soucis parasitaires. Question de climat, de sols, de densité d'élevage .... Aussi j'interrogeai un exploitant local pour en savoir plus, lui demandant quels étaient les parasites que l'on rencontrait sur le secteur.
Je me souviendrai toute ma vie de la réponse... "Oh mais! On traite!"
Sans commentaire, ou plutôt si, alors que j'attendais une aide, pour mes connaissances, pour le nouveau que j'étais, j'obtins une réponse de défense comme si "moi l'étranger" je cherchais à insinuer que les troupeaux locaux étaient malades. Bref passons!
(Dans le même ordre d'idée je me suis rendu compte que signaler à son propriétaire que ses animaux s'étaient sauvés était mal perçu, l'information d'aide étant considérée comme remontrance... Depuis, je laisse courir, c'est le cas de le dire)
Donc pour revenir à nos parasites, si on ne peut avoir d'information à la source, le meilleur moyen est de questionner le vétérinaire rural local qui est confronté à la chose sur le terrain au quotidien.
Il saura proposer le vermifuge qui convient à titre préventif (et important, selon l'avancement de la gestation de la brebis si besoin est), généralement un produit à large spectre d'action sur le maximum d'espèces d'indésirables. Il faut penser à peser chaque animal précisément afin de définir et administrer le bon dosage.
De même à titre curatif, dans le cas d'un problème précis décelé, il peut exister des produits plus ciblés.
Pour ne pas vermifuger inutilement, on peut s'engager dans des analyses coproscopiques (des crottes) auprès d'un laboratoire. Selon les méthodes d'examens et le stade des parasites certains peuvent passer inaperçus, cependant c'est un bon moyen de cerner le monde souvent invisible des parasites internes.
Ainsi par ce type d'analyses, sans jamais avoir décelé aucun problème sur mes animaux, durant quinze ans j'ai pu avoir confirmation que tout était ok, jamais aucun parasite décelé à aucun stade. Cependant, j'ai toujours pris soin de vermifuger à titre préventif, au printemps et à l'automne, avec produit au plus large spectre possible, à la dose maximale pour toucher tous les types de parasites concernés... et en changeant de molécule et marque du produit d'une année sur l'autre afin d'éviter l'apparition de résistances.
Malheureusement, mon voisinage ayant évolué et les variations météorologiques aidant, ces dernières années, les uniques traditionnelles vermifugations de printemps et d'automne effectuées à titre préventif ne suffisent plus. En été le troupeau doit subir deux traitements d'été contre l'oestrose nasale et il me faut veiller au ténia de l'agneau face auquel le jeune Ouessant est démuni durant sa première année.
On oublie souvent que les agneaux peuvent avoir besoin d'être vermifugés parfois assez tôt dès qu'ils broutent, en particulier selon les années qui côté parasites ne se ressemblent pas selon qu'elles sont humides, sèches, chaudes, froides, à grosses variations météo ...
Dans mes propos, face à ma modeste expérience, j'ai essentiellement raisonné pour les parasites internes, mais bien évidemment on veillera sur l'animal aux mélophages, à la gale, la myiase en laine, ....
D'ailleurs, on ne devrait entrer un nouveau mouton dans son troupeau qu'après l'avoir traité contre les parasites internes et externes... et mieux en le gardant de plus à l'isolement en observation durant une semaine.
L'après tonte, quand on y reviendra, le meilleur moment pour traiter contre les poux (les vrais) et mélophages (faux poux), si observés, à condition de traiter tous les Ouessant du groupe, y compris les agneaux... et d'évacuer alors les litières des abris à désinfecter, avant de pailler à neuf.
Un certain nombre de conseils déjà donnés. Mais une petite "piqûre de rappel" ne fait pas de mal de temps à autre afin d'éviter de se lamenter un peu tard devant un animal amoindri à cause de parasites.