Sevrer les agneaux n'est pas une nécessité en élevage-loisir. Croire le contraire rejoint un certain nombre d'idées reçues sur le mouton du fait que cet animal domestique est le plus souvent élevé en exploitation dans un souci de rente, les jeunes séparés des mères étant alors soumis à engraissement pour la boucherie.
C'est tout au contraire bien plus sympathique et respectueux des animaux que de les laisser rompre le lien brebis/agneau à leur guise.
Nous avons la chance en élevant des Ouessant de type ancien de profiter d'ovins encore en partie primitifs suivant sur bien des points des rythmes et des modes de vie assez naturels. Autant donc au maximum tendre également vers des pratiques les laissant simplement vivre leur vie, quand celle-ci n'est pas mise en danger.
Le sevrage se fait donc naturellement sans notre intervention du fait que, les mois passant, les jeunes deviennent autonomes pour s'alimenter exclusivement sur la végétation et que les brebis finissent par ne plus produire de lait. La tétée devient alors anecdotique, satisfaisant le mental et l'affectif, et non plus le ventre.
En cas de sevrage obligatoire, à cause du départ de la mère ou son jeune pour un autre élevage, il ne se fait que vers trois à quatre mois. A ce stade la brebis allaitante produit normalement bien moins de lait et le risque de mammite s'en trouve limité; ce qui n'exclut pas ensuite la surveillance des mamelles de la mère en question. A cet âge, l'agneau est également apte à se débrouiller seul.
Côté stress, désespoir, angoisse suite au déchirement de la séparation, leur expression sonore par des bêlements d'appels plaintifs ne dure qu'un jour ou deux. Ensuite, du moins extérieurement, les animaux semblent être résignés.
Le sevrage peut par contre s'avérer indispensable quand il s'agit de devoir permettre à la mère de retrouver sa santé, du poids.... voire de pouvoir survivre.
Vieille brebis encore sollicitée à l'occasion par son grand dadet, et qui n'en souffre pas physiquement.
Jeune de quatre mois en pleine forme, sevré à trois pour permettre à sa mère fatiguée de se reconstruire
Pour résumer, le sevrage chez le mouton d'Ouessant de type ancien se fait naturellement et de lui-même comme pour toute espèce animale, sans notre intervention. Cette dernière peut néanmoins s'imposer dans de rares cas: en premier lieu concernant une détresse physiologique de la mère allaitante quand il n'est pas possible de la soutenir en compagnie de son jeune.