Qu'ils soient d'un parc nord, sud, ouest ou est, tous les groupes de reproductrices se trouvent réunis avec l'an neuf.
Les clôtures de séparation ont été ouvertes en ce premier janvier pour donner liberté de mouvement et espace.
Le troupeau éclaté depuis le 15 octobre dernier savoure les retrouvailles; du moins la troupe des reproductrices de la saison.
Ma joie n'atteint sans doute pas la sienne, mais ce moment est également un plaisir pour moi. En effet, si les séparations sont obligatoires pour former les lots de reproduction et que l'idée de jolis agneaux au printemps me séduit, ces séparations donc, me chagrinent également car je sais les animaux psychologiquement perturbés durant quelques mois.
S'il ne faut pas surestimer les Ouessant, il ne faut pas pour autant les sous estimer. Il suffit de les voir se languir les uns des autres pour comprendre leur attachement, ce que confirme les retrouvailles. Ils se connaissent et reconnaissent tous. Par la réunification, on perçoit immédiatement et par la suite le calme et la détente intérieurs qui se réinstallent en chaque animal après des semaines d'un tempérament plus en alerte. L'union ferait-elle la force?
Et puis il y a les agnelles qui, séparées de leur mère depuis onze semaines, la reconnaissent immédiatement, se ruant quelques secondes à la mamelle en réaction de souvenirs de leur "petite enfance" qui refont surface.
Bref, un moment de pur bonheur pour les quadrupèdes laineux et le bipède non laineux.
Seul un bélier chanceux est laissé avec la belle troupe de filles, afin de féconder les mois prochains quelques brebis qui seraient encore non gestantes malgré leurs noces à l'automne avec leurs époux officiels respectifs.