On mesure (c'est le cas de le dire) toute la différence entre un Hobbit de 35 cm à huit mois et un Hubot de 45 cm au même âge.
Bien que le premier soit un peu petit et le second un peu grand, cette différence s'explique quand on connaît un peu plus les ancêtres de ces Ouessant, d'où l'importance du pedigree.
On connaît mon attachement à travailler mon troupeau en souches Ouessant issues des animaux pionniers du renouveau de la race initié par Paul Abbé par la création du GEMO (Groupement des Eleveurs du Mouton d'Ouessant). Pour cela, toute introduction d'un animal en ma troupe se fait dans ce souci des origines et celui de la "réparation" des formes de métissages qui peuvent avoir eu lieu dans l'histoire de cet ovin.
A gauche un produit résultat de 35 ans de travail de sélection des éleveurs passionnés, pointus et attentifs qui m'ont précédé au sein du GEMO, puis, de ma part, de judicieux choix d'accouplements en ma troupe.
A droite un produit nouveau chez les Lutins, en souches Ouessant anciennes également, mais n'ayant pas subi de sélection particulière depuis 40 ans et plus, en particulier concernant la taille.
La différence entre ces deux jeunes béliers qui se situent dans des extrêmes en ce qui concerne le caractère taille s'explique donc aisément quand on connait le maximum d'éléments sur la "matière" mouton que l'on a devant les yeux et avec laquelle il faudra travailler.
La "matière" Hubot blanc n'en demeure pas moins précieuse, en particulier pour l'apport en richesse et diversité génétiques anciennes. A mon tour par contre de travailler cette souche relique, introduite chez les Lutins en connaissance de la situation. Pour cela, en particulier en en réduisant la taille et en amenant le cornage dans un type plus apprécié dans le standard.
Un travail de longue haleine en perspective, mais très intéressant. Le précieux se trouve également là où on ne l'y verrait pas obligatoirement au premier regard. La réflexion est tout aussi importante que l'impression de l'œil et parfois plus encore si on raisonne bien en démarche d'élevage conservatoire qui doit primer sur la beauté (bien que celle-ci soit bienvenue en second lieu).